Publié le Novembre 13, 2023Mis à jour le Juin 11, 2024
Joséphine Baker, Claude Monet, Gabrielle Chanel et Jean Cocteau ont un dénominateur commun : leur attachement à Monaco. Par leurs œuvres, par leur existence, nombre d’artistes se sont en effet associés à la Principauté, soit en y passant certains moments de leur carrière ou en s’y installant définitivement. Peintres, couturiers, chanteurs, danseurs… Voici l’histoire de quelques figures artistiques liées à la cité-État au rayonnement international.
À l’été 2023, les visiteurs du Grimaldi Forum ont pu découvrir une copieuse exposition consacrée à l’œuvre de Claude Monet. Longtemps connu pour ses toiles figurant les cathédrales du nord de la France, le pont de Londres ou les paysages de Giverny, son village d’adoption, le maître des impressionnistes a aussi effectué quelques voyages du côté de Monaco et de la Riviera. Montagne de la vallée de la Nervia, villas à Bordighera, pointe du Cap Martin, Antibes… Les sujets méditerranéens de Monet abondent. Et c’est lui qui rapporta de ses séjours deux célèbres Monte-Carlo vu de Roquebrune, l’une des premières toiles de renommée internationale à utiliser la Principauté et ses environs comme sujet.
Claude Monet, La Baie de Monaco dit aussi Port de Monaco, Aurore, n.d. - Huile sur toile, 60 x 73 cm - Collection Nouveau Musée National de Monaco, n° 1993.1.1 - Photo : Mauro Magliani & Barbara Piovan
Au XIXe siècle, la Côte d’Azur devient un lieu de villégiature privilégié par la haute société européenne. Dans leur sillage, les personnalités influentes d’antan attiraient leur lot d’artistes, qui ont pu découvrir là de nouveaux paysages à croquer, mais aussi un art de vivre. Ainsi, la région vit de nombreux grands noms de la peinture s’installer temporairement sur place : à la villa Santo Sospir, du côté de Saint-Jean-Cap-Ferrat, Jean Cocteau vint à partir des années 1950 résider, parfois plusieurs mois d’affilée, et orna la demeure de ses fresques. Le peintre, cinéaste, poète, a notamment fréquenté le gotha à Monaco et assisté au mariage princier de Rainier III avec Grace Kelly. Dès les années 1910, l’homme avait été lié à la Principauté en illustrant des affiches pour les ballets monégasques.
Cocteau croisait souvent la route de Leonor Fini, autre artiste liée à la Principauté. Originaire d’Argentine et d’Italie, cette artiste-peintre a frayé d’abord avec les surréalistes à Paris avant de creuser son propre sillon, avec des toiles représentant des rêves, des belles endormies, des succubes… Et aussi de nombreux portraits, qu’elle réalisa en particulier à partir de 1940 à Monte-Carlo, lieu où elle fuit la guerre. Sur une piste de danse non loin du Rocher, la jeune artiste croise le chemin de Stanislao Lepri, ancien consul d’Italie à Monaco, qui deviendra son compagnon et peindra à son tour. En deux décennies, Leonor Fini aura marqué de son empreinte l’art pictural mondial, faisant de la Principauté l’un de ses points de chute privilégiés.
Christian Bérard, Étude pour Cotillon, vers 1932 - Aquarelle, encre, gouache et peinture dorée sur papier vélin - 27,4 × 36,9 cm - Collection Nouveau Musée National de Monaco, n° 1991.4.14 - Ancienne collection Boris Kochno - Photo : NMNM/Marcel Loli
Christian Bérard, Étude pour La Septième Symphonie, vers 1938 - Crayon graphite, aquarelle, encre et gouache sur papier vélin - 27,7 × 38,4 cm - Collection Nouveau Musée National de Monaco, n° 1991.4.25 - Ancienne collection Boris Kochno - Photo : NMNM/Marcel Loli
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, un autre peintre s’établit à Monaco pour y créer dans une certaine « tranquillité ». Loin de Paris, Kees Van Dongen vécut sur la Côte d’Azur une existence cachée, alors qu’il était, au début du siècle, l’un des précurseurs de l’art moderne, et un inspirateur de Picasso. La villa qu’il acheta dans la Principauté se nomme d’ailleurs Le Bateau-Lavoir, en référence au cabaret de Montmartre où il croisa les plus grands esprits esthétiques du XXe siècle.
Une présence picturale plus fugace doit être signalée à Monaco : si Kees Van Dongen ou Claude Monet font l’objet d’expositions régulières dans la Principauté, une œuvre du peintre Victor Vasarely se découvre toute l’année sur le toit de l’auditorium Rainier III. Le fond de la piscine Hexa Grace est en effet orné d’un motif géométrique typique du peintre abstrait, visible depuis la terrasse du Casino.
La scène artistique de Monaco reste éternellement liée à la danse : en 1911, l’impresario Serge de Diaghilev décide d’installer sa compagnie à Monte-Carlo, Paris et Londres, en rompant avec le Ballet impérial. Les « Ballets russes », comme on les appelle alors, deviennent rapidement l’incontournable compagnie d’avant-garde de l’art chorégraphique. Dans la Principauté, l’on vient ainsi applaudir les œuvres des compositeurs modernes d’alors, de Ravel à Debussy en passant par Prokofiev, Satie et Poulenc. Les costumes et les décors échoient à de grands noms des arts picturaux, qu’ils se nomment Marie Laurencin, Robert Delaunay, Max Ernst ou encore Picasso. Aussi, par des tournées mondiales et des pièces chorégraphiées par les metteurs en scène les plus brillants de leur temps, la compagnie se crée une réputation internationale, dépassant l’Europe occidentale.
À la fin des années 1920, le décès de Diaghilev entraîne une nouvelle ère : sous le nom de Ballets russes de Monte-Carlo, puis de Ballets de Monte-Carlo, ou encore de Ballet russe de Monte-Carlo (au singulier), une fameuse compagnie éclot de 1932 à 1963, sous la houlette de René Blum. George Balanchine, David Lichine, Nicolas Zverev, Michel Fokine, Christian Bérard entre autres, font la réputation de cette troupe qui migrera aux États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale et disparaîtra en 1963. La Princesse Grace participera à sa renaissance en 1985 : les Ballets de Monte-Carlo, institution chorégraphique mondiale, poursuivent aujourd’hui une tradition vieille de plus d’un siècle. Et accueillent encore des artistes picturaux de grand talent, comme le peintre George Condo.
Christian Bérard, Autoportrait, 1930 - Huile sur toile 73 x 60 cm - Collection Nouveau Musée National de Monaco, n° 1991.4.54 - Ancienne collection Boris Kochno - Photo : NMNM/Marcel Loli
C’est à Monaco enfin qu’une Joséphine Baker ruinée et oubliée retrouva la scène en 1969, à l’invitation de la Princesse Grace, pour un gala de la Croix-Rouge monégasque. Dès lors, la famille régnante fera de la grande chanteuse de l’avant-guerre et ex-résistante son artiste fétiche, en l’accueillant avec ses douze enfants adoptés, puis en contribuant à son retour artistique en 1975. Résidentes ou invitées, nombreuses sont les stars musicales qui privilégient également la Côte d’Azur aujourd’hui dans le cadre de leurs tournées ou de leur projet d’album.
En lien avec la réputation artistique et luxueuse de la Principauté, les meilleurs représentants des arts appliqués et décoratifs ont pu trouver à Monaco un public éclairé pour présenter leurs talents. L’amour que portait Gabrielle « Coco » Chanel pour les Ballets russes amena la créatrice de mode à devenir la mécène de la compagnie dans les années 1920, puis à venir régulièrement visiter ses amis artistes (dont Cocteau ou Dali) lors de grandes soirées mondaines sur la Riviera. Elle signera par ailleurs une collection de costumes de scène pour la compagnie chorégraphique locale. Les designs inspirés des bains de mer de cette ligne ont fait de Coco Chanel l’une des pionnières de la mode de plage, que l’on retrouve aujourd’hui chaque année dans les défilés des « collections croisière » tout autour du monde.
Son lointain successeur Karl Lagerfeld, qui contribua au retour de Chanel au firmament dans les années 1980, a lui aussi profité pleinement du cadre luxueux et enchanteur de Monaco et de ses environs. Locataire de la villa La Vigie, il fut, de 2013 à son décès, le directeur artistique du Bal de la Rose, organisé par la Société des Bains de Mer, et événement couru du gotha monégasque.
La vie monégasque, rythmée par de nombreux événements uniques au monde, peuplée de grandes figures artistiques et de célébrités, a bien sûr attiré l’œil de photographes de talent. Pour découvrir les grandes pages artistiques, sportives et politiques de l’histoire de la Principauté, l’œuvre de Georges Detaille couvre un demi-siècle de couronnement, Grand Prix et autres moments iconiques. De son côté, Helmut Newton, grand photographe de mode, a multiplié les clichés sur la Riviera, où il a notamment capté des instantanés des plus grands mannequins au profit des marques les plus prestigieuses.
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